Présidentielle 2024 : Mamoudou Ibra Kane n’exclut pas d’être candidat
Depuis le 25 février, Mamoudou Ibra Kane mène ses activités dans le cadre du mouvement Demain, c’est maintenant. Un mouvement dit citoyen qui, selon son chef, a bâti sa vision sur la « co-construction ». Même si ses ambitions ne sont pas encore définies, Mamoudou Ibra Kane n’exclut pas d’être candidat à la présidentielle de 2024. Face à George Dethie Diop dans l’émission qu’il a lui-même lancée, il y a vingt ans, l’actuel directeur général du groupe Emedia a aussi souhaité l’ouverture du jeu politique, mais aussi décliné la vision de son mouvement pour le Sénégal.
concourir pour accéder à la magistrature suprême, Mamadou Ibra Kane s’en réserve le droit. « Je suis sénégalais, rien de ce qui est sénégalais ne m’est étranger », a répondu le journaliste sur les ondes de la Radio Futurs Medias à la question de savoir s’il comptait être candidat en 2024.
Toutefois, il explique que « c’est une décision sérieuse qu’on n’exprime pas avec un éclat de rire, encore moins avec un sourire. C’est vrai, on doit l’exprimer avec un sourire radieux, un sourire qui redonne espoir et confiance. Dire oui je suis candidat, il n’y a rien de plus facile. Ce que je puis vous dire, c’est que la réflexion, elle est engagée. Le mouvement Demain c’est Maintenant a lancé un processus de réflexion en interne mais aussi d’échange avec les Sénégalais et les Sénégalaises de tel sorte que le moment venu, nous ferons connaître notre position par rapport à l’élection présidentielle de 2024. Ce mouvement m’a choisi comme leader. Le Sénégal m’interpelle. Cette élection présidentielle nous interpelle. Nous irons à cette élection avec une offre. Si cela doit se traduire par une candidature, nous ne l’excluons pas ».
Le leader Kane, qui n’exclut pas une alliance, écarte par contre toute possibilité de soutien à un quelconque candidat.
Le patron du groupe de presse Emedia considère que « le pays gagnerait à avoir aussi des profils nouveaux dans le paysage politique. Des profils qui apporteront un discours différent de ceux des politiques. « Je crois que nous assistons à une crise des partis politiques, à une crise qui interpelle les acteurs politiques. Les Sénégalais dans leur majorité silencieuse ne se retrouvent pas parfaitement dans l’offre politique. On fait peur aux Sénégalais. On tient un discours violent. On se comporte de manière violente », regrette-t-il.
Mamoudou Ibra Kane justifie donc son engagement comme « un prolongement de ce qu’il fait depuis 25 ans » avec comme fondement la « citoyenneté », avec comme ligne de conduite un esprit de co-construction. Un esprit qui, selon M. Kane, semble avoir été laissé en rade par les politiques. « La co-construction signifie que chacun de nous a son mot à dire dans l’élaboration des projets, des politiques, l’inclusion dans l’exécution des programmes, dans la réalisation des infrastructures (…) qui va créer un sentiment d’appropriation. Autrement, vous conservez le pouvoir, mais si vous le faites dans un pays instable, soyez sûrs que vous ne pouvez pas gouverner tranquillement. Inversement, celui qui aspire à arriver au pouvoir a intérêt également à ce que le pays soit stable sinon, il trouvera une situation de tension qui lui empêchera également de gouverner. Voilà l’esprit de co-construction que nous voulons bâtir avec les Sénégalais et en observant les acteurs politiques, nous remarquons que depuis très longtemps, cet esprit de co-construction n’a jamais été mis en avant ou en tout cas très peu ».
« Je crois que jusqu’à preuve du contraire, le président de la République tiendra parole »
Probablement candidat à la présidentielle, Mamoudou Ibra Kane reste convaincu que le jeu politique devrait être ouvert pour permettre à tout le monde de s’exprimer. « Il ne faut pas qu’on donne l’impression que nous sommes dans une démocratie où on cherche à éliminer. Or, une démocratie doit encourager la participation. Une élection présidentielle doit être un moment pour célébrer la démocratie. On vote dans ce pays depuis 1948. On a connu deux alternances en 2000 et en 2012. Certains disent même que nous avons connu une alternance avec le président Abdou Diouf succédant à Senghor par le biais de l’article 35, une alternance au sein du parti au pouvoir d’alors. Je crois qu’il faut donc ouvrir ce jeu démocratique, permettre une diversité d’offres et permettre aux Sénégalais de choisir en connaissance de cause. Autrement, on se retrouvera dans une démocratie ou on élimine des adversaires. Et c’est ça qui est dangereux. Nous pensons, après constat que nous avons fait, qu’aujourd’hui il y a quand même une violation d’un certain nombre de libertés, un certain nombre de droits. C’est pourquoi nous disons que parmi les réformes qu’il faut envisager, il y a le renforcement de la démocratie et de l’État de droit. Cela ne veut pas dire qu’il y a dans notre pays quelqu’un qui est au-dessus de la loi ou de la justice mais nous pensons que la justice doit également être rendue dans le respect des droits de la défense, dans le respect de l’indépendance de la magistrature de notre pays. A partir de ce moment, tout citoyen est justiciable, mais tout citoyen également doit être jugé dans le respect de ses droits ».
Pour la question du troisième mandat, le leader du mouvement Demain, c’est maintenant considère que le plus important reste le respect de la parole donnée.
« Ma religion est que la parole donnée est extrêmement importante et le président de la République nous a dit qu’il ferait son dernier mandat s’il était réélu en 2019 et pour moi, c’est une parole donnée, même écrite. Elle a été couchée noir sur blanc dans son livre. Je crois que jusqu’à preuve du contraire, le président tiendra parole. Il n’a pas encore parlé. Mais la parole donnée est extrêmement importante. En plus il y a tout un débat juridique qui est là. Chacun donne son avis. Nous le savons tous, le Conseil constitutionnel est la seule instance habilitée également à dire qui sera candidat et qui ne le sera pas. Ça aussi c’est une autre dimension de ce débat»,