Mardi gras : Veille du démarrage du carême
Les chrétiens du Sénégal et des autres pays vont fêter le Mardi gras ce 21 février ‘’pour se préparer à entrer dans le temps du carême’’, ont rappelé des prêtres interrogés par l’APS.
‘’C’est un temps qui nous prépare au carême, un temps où on est appelé à se préparer et à s’occuper de notre vie ordinaire pour entrer dans un nouveau commencement : le temps liturgique du carême’’, a expliqué l’abbé Ignace Maliam Diouf, vicaire de la paroisse saint Joseph de Fissel, dans la région de Thiès (ouest).
La fête de Mardi gras est ‘’un temps où habituellement les gens se distinguent par un accoutrement’’, a-t-il rappelé.
Les fidèles entrent dans ‘’une nouvelle dynamique de conversion, de réconciliation et de retour à Dieu, à travers l’aumône, le jeûne et la prière’’, a ajouté l’abbé Ignace Maliam Diouf.
Le mardi, veille du démarrage du carême est qualifié de gras par allusion à certains aliments, dont le beurre, les œufs et la viande, a expliqué l’abbé Roger Gomis, vicaire de la paroisse Epiphanie du Seigneur de Nianing, dans le diocèse de Dakar.
‘’Les excès sont donc permis, aussi bien dans la consommation de nourriture que dans l’apparence vestimentaire’’, dit-il.
Gomis rappelle qu' »au Moyen Age, les déguisements de Mardi gras permettaient non seulement de s’amuser mais aussi de transgresser les interdits de l’ordre social.’’
‘’Les pauvres pouvaient s’habiller en riches, les hommes s’habiller en femmes, des laïcs s’habiller en religieux, des civils en policiers ou gendarmes, et vice versa’’, a expliqué l’abbé Roger Gomis.
Le Mardi gras peut avoir une ‘’réelle dimension spirituelle pour le chrétien’’ et être en même temps ‘’une amusante et formidable occasion de rire de soi-même, des masques souvent arborés pour dissimuler ses fautes et ses péchés’’, poursuit le vicaire de la paroisse Epiphanie du Seigneur de Nianing.
‘’Il ne s’agit pas de se culpabiliser mais de voir le gras de ce qui est encore dans ses mains et son cœur, qu’on aurait dû partager avec les autres’’, a précisé le religieux.
Roger Gomis affirme que le Mardi gras peut être considéré comme ‘’un moment pour identifier les points et les situations de la vie personnelle et communautaire qui ont besoin de purification’’.
Dans certaines écoles où les élèves s’habillent de manière distinguée et inhabituelle, le Mardi gras a ‘’une forte valeur pédagogique’’.
A cette occasion, ‘’chaque enfant [peut] exprimer, à travers le déguisement qu’il aura choisi, sa personnalité et ses rêves’’, a ajouté Roger Gomis.
Le quotidien Le Regard