La “Sonkophobie”

La journée d’hier était très longue pour le leader du parti Pastef et ses responsables politiques à Mbacké. Le convoi de Ousmane Sonko a été gazé après sa visite à la mairie de patte d’oie. Au même moment, le préfet de Mbacké notifie aux responsables dudit département l’interdiction de leur meeting qui devait se tenir aujourd’hui. A cela s’y ajoute les dizaines de militants de cette formation politique placés sous mandat de dépôt pour différentes infractions.

La Sonkomania, devenue une déferlante qui inonde les rues de la capitale a fini de créer une Sonkophobie du coté des tenants du pouvoir. Apres les émeutes du mois de mars 2021, les autorités ont mis les bouchées doubles, redoublé de vigilance, augmenté les effectifs des forces de défense et de sécurité… pour ne plus vivre cette situation chaotique. Mais ils ont oublié qu’ils ont affaire à un homme politique rassuré par sa force populaire et qui refuse d’être éjecté du champ politique par la lance de la justice.

Cette stratégie à vouloir tout verrouiller a conduit à des bévues sur les libertés des citoyens. Pour la moindre convocation, le domicile de Ousmane Sonko est quadrillé par les forces de l’ordre, les entrées et sorties sont filtrées et ses déplacements surveillés comme du lait sur le feu. Une atteinte à sa liberté garantie par notre charte fondamentale. Au yeux des observateurs avertis, on constate un abus de pouvoir que rien n’explique.

Cité Keur Goorgui sous “état de siège” 

Quand Ousmane Sonko doit déférer à une convocation au palais de justice, la cité Keur goorgui où il réside change automatiquement de visage. Des barrières sont érigées pour boucher certaines ruelles, les passants surveillés et les policiers se passent le mot “circuler, circuler, circuler…” et bizarrement, des centaines de Sénégalais répondent tous les jours à des convocations sans bruit. Cet excès inscrit dans la prévention va jusqu’à surévaluer la dimension de l’homme. Et l’on est tenté de dire que maintenant ses déplacements font peur. Si tel est le cas, pourquoi l’ester en justice, ensuite empêcher à des citoyens de vaquer à leurs occupations. Lors de l’ouverture de son procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang, le dispositif sécuritaire a élu demeure à la cité Keur goorgui la veille. Ce qui était étonnant.

Doxontu ou nemeku tour hautement surveillé

Le premier jour de son Nemeku tour dans la petite côte a été émaillé de violence. Il s’en est suivi même des arrestations des deux camps. On se rappelle l’interpellations des gardes rapprochés de Sonko. Et pourtant, le leader du parti Pastef était parti à Mbour pour effectuer une visite de proximité dans le cadre son programme Nemeku Tour. Par malheur, qu’est ce qu’on observe: des FDS qui l’accusent d’empêcher la libre circulation, les véhicules de la gendarmerie escortent son convoi et ses rassemblements hautement surveillés. Un constat qui fait penser à l’opinion que les visites du maire de Ziguinchor dérangent. Pour le dissuader, il faut lui compliquer le chemin par des arrêts et interpellations ça et là. Il faut signaler que l’accrochage qui s’est tenu à Thiéky a fait la promotion de cette activité politique.

Arrestations tous azimuts des responsables ou sympathisants de Pastef

Fadilou Keita, Diop Taif, Nitfoff, Jim Hannibal… la liste est très longue. Ils sont tous dans les liens de la détention. Leur dénominateur commun est: SONKO. Des acteurs de la société civile comme Seydi Gassama ont dénoncé ces arrestations arbitraires et cet acharnement à l’endroit de Pastef et son leader. Si vous êtes un militant de cette formation politique, vous pouvez vous retrouvez sous les verrous pour un post sur Facebook, un émoji, un live ou un transfert d’argent. Si les uns attendent au tribunal du flagrant délit, les autres sont à l’écoute d’une instruction “illimix”. Au demeurant, on se pose la question de savoir, pourquoi toujours les militants de Pastef? font-ils peur à l’actuel régime?

Force est de constater que Ousmane Sonko et ses affidés sont persécutés et arrêtés. Même si on ne peut pas dédouaner tous les détenus, le constat est clair, on n’a comme l’impression qu’ils ne bénéficient pas de la magnanimité de Dame justice. Quand il s’agit des gens du pouvoir, on sent une certaine lenteur dans traitement de l’affaire, ce qui fait dire que le “Coumba am ndeye” et le “Coumba amoule ndeye” est devenu malheureusement une réalité.

 

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