Appel au dialogue: Mimi et Sonko soupçonnent un deal

Mimi Touré et Ousmane Sonko ont fait face à la presse hier lundi. Tous les deux ont abordé l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall. Selon l’ancienne PM, le PDS et Macky sont en train de dealer. Pour le leader du parti Pastef, Macky veut faire imploser la coalition Yewwi Askan wi. 

Aminata Touré évente un deal

Mimi Touré évoque l’existence d’un «deal» entre le Pds et le Président Macky Sall en vue de sa 3ème candidature. «Tout ce que je disais s’est révélé vrai, l’issue du deal entre le Pds et le Président Macky Sall est claire. Le Pds va accepter la candidature du Président Macky Sall et en contrepartie, Karim Wade sera amnistié et les 138 milliards qu’il nous doit seront passés par pertes et profits», souffle Mimi Touré en conférence de presse hier à Grand-Yoff. L’ancienne Pm qualifie l’appel au dialogue de Macky Sall de «manœuvre politique» pour que l’opposition «ne s’unisse». «Une manœuvre qu’il a d’ailleurs entamée depuis longtemps avec la collaboration active du Pds. Aujourd’hui, ce deal que j’annonçais entre le Président Macky Sall et le Pds a éclaté au grand jour. En fait, le Pds n’est pas participant au dialogue. Le Pds est co-organisateur avec le Président Macky Sall d’un pseudo dialogue et paradoxalement l’actuel ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, ancien procureur adjoint de la Crei, qui a condamné Karim Wade, en sera le facilitateur. Quel paradoxe !», croit savoir l’ancienne députée pour rejeter toute accusation qui veut qu’elle soit au cœur de l’arrestation de Karim Wade dans le cadre des biens supposés mal acquis qui lui vaut des «inimitiés» avec le Pds. «Pendant des mois, j’ai entendu le Pds dire qu’il ne fera pas partie du rassemblement de l’opposition parce que ma modeste personne à l’époque où je fus ministre de la Justice leur aurait fait du tort en emprisonnant Karim Wade condamné pourtant par les tribunaux sénégalais», avance Mimi Touré, rappelant «l’historique des biens mal acquis» en soutenant que c’était «une demande sociale» en 2012.

Sonko récuse le dialogue 

Il était resté discret depuis plus d’un mois, mais Ousmane Sonko revient à la charge. Après des analyses effectuées à l’étranger, l’opposant affirme détenir des preuves d’une « tentative d’assassinat » contre lui, le 16 mars dernier, lors d’un trajet vers le tribunal.

À l’approche de nouveaux rendez-vous judiciaires, il se dit « persécuté par la justice » et promet de « faire face », sans préciser son mot d’ordre. « La justice nous a fait trop de mal. Nous avons décidé d’engager une campagne de désobéissance civile vis-à-vis de cette justice. Parce que quand une justice est injuste, nous n’avons plus l’obligation de la respecter et a fortiori d’accepter de jouer son jeu », a lancé l’opposant.

Quant à l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall, pour Ousmane Sonko, il n’en n’est pas question. « Pour le peu qu’on en sait, sous ce format actuel, c’est un appel au dialogue pour liquider et isoler Ousmane Sonko et le Pastef pour casser l’opposition en donnant un bonbon à chacun. C’est un dialogue pour valider une troisième candidature anticonstitutionnelle. Notre génération ne peut pas entrer dans ce deal-là, jamais ! »

Dans l’opposition, Khalifa Sall – autre leader de la coalition Yewwi Askan Wi – et le PDS de l’ancien président Abdoulaye Wade se sont dits prêts à participer à un dialogue politique.

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